A propos de nous
MOULIN BOLAND
Notre histoire
Nous sommes en 1845 et la ville de Seraing connait un essor économique et démographique extraordinaire grâce au développement des usines Cockerill. Un habitant d’Olne, nommé Boland, quitte son village natal pour s’installer comme boulanger au début de la rue du Pairay. A l’époque, tout le travail se fait à la main, il n’y a même pas de pétrin mécanique.
Après un demi siècle à faire du pain et deux générations plus tard, les coopératives socialistes mettent la profession à genoux en créant des ateliers de boulangerie, vendant le pain aux ouvriers à prix coûtant et équipées de machines, ces coopératives cassent le marché et forcent les Boland à passer à la pâtisserie puis à l’épicerie toujours à la même adresse. Après la grande guerre, la famille achète le moulin Wathieu, juste derrière la rue du Pairay pour 20.000 francs or avec 13 hectares de terrain et fabriquent de la farine et
vendent des aliments pour la basse-cour, les pigeons, les chevaux.
Après dix ans, arrive la grande dépression des années 30, et ils se voient obligés pour survivre de vendre une bonne partie des terrains attenant au moulin et dont il ne reste plus qu’un gros hectare aujourd’hui. Les affaires sont difficiles.
Le patriarche meurt en 1939 et son fils Camille reprend le moulin, alors que son frère Robert garde la maison principale et développe une activité de transport puis de garage de réparation et entretien de voitures américaines (cette branche s’éteint en 1977 avec le décès de Robert et le bâtiment, après quelques péripéties, revient dans la famille Boland actuelle. Grâce à ses qualités de nyctalope, Camille arrive à faire beaucoup de livraisons pendant la guerre et d’autre part, le moulin ne chôme pas pour moudre les céréales que beaucoup de particuliers vont chercher à vélo dans les campagnes.
En 1948, Camille entreprend de gros travaux pour moderniser et agrandir le vieux moulin au pied des escaliers menant au Pairay, en créant notamment des silos à grains
d’une capacité de 120 tonnes. L’industrialisation croissante de la meunerie
force à abandonner la fabrication proprement dite de la farine panifiable et l’activité s’oriente de plus en plus vers la distribution locale de produits venant de gros fabricants comme Remy. Camille meurt en 1965, son éternel cigarillo lui avant donné un cancer des poumons. Son fils Pierre reprend les mêmes activités mais plusieurs bouleversements de la société et des affaires (comme la crise du soya en 1973) le force à s’orienter vers la vente d’articles de petit élevage aux particuliers. Bien lui en prend, car les 7 moulins alentours qui traitent toujours avec les fermiers, font tous faillite les uns après les autres.
Pierre, qui a commencé sa carrière en 1948, après 18 mois de service militaire, travaille jusqu’en 2011 (64 ans de carrière) et René, qui a commencé à l’aider en 1977, est maintenant pensionné. A présent, René aide sa fille Clémentine qui a repris le flambeau en 2020 pour faire perdurer la saga et devenir la 7eme génération qui anime le Moulin Boland…
Plusieurs secteurs d’activité sont en déclin depuis des années, comme les colombophiles, les oiseaux indigenes avec l’interdiction de la tenderie. les amorces pour la pêche, les gros jardiniers issus de la vague d’immigration au début des années 50 et qui disparaissent à 80-90 ans maintenant, la
phytopharmacie avec l’interdiction de la plupart des produits.
D’autres défis attendent la nouvelle génération, comme la concurrence de l’internet, les grandes chaines de magasin comme Aveve, Hubo, les lois communales anti basse-cour. Mais heureusement, d’autres secteurs ont le
vent en poupe : les croquettes chiens et chats qui n’existaient pas au début des années 70, le regain des farines avec les machines à pain Panasonic, l’essor et la démocratisation de l’équitation.
Tout reste donc possible pour les années à venir. Tout au début de la carrière de René, un nouveau magasin beaucoup plus moderne et rationnel est construit à 100 mètres de l’ancien établissement qui est devenu totalement obsolète en trente ans seulement : le clark, les étagères à palettes, un grand parking ont succédé au bâtiment à quatre étages ou tous les sacs devaient monter un par un avec un treuil à chaine, tâche fastidieuse et coûteuse en main d’œuvre. Le vieux bâtiment abrite toujours les rouages intacts du mécanisme qui actionnait les quatre paires de meules, source de prospérité: jusqu’à la fin de la guerre, mais il ne sert plus à rien à présent. Le nouveau magasin sera doublé en 1995 grâce au surcroit d’activité généré par les plantes à repiquer qui a timidement commencé en 1987. Cette année 87 verra aussi la mise en société anonyme pour raisons fiscales et de succession. La S.A. a maintenant plus de 30 ans !